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Denis Gaydier -Collages-

du 7 avril au 7 mai 2017

En associant subjectivement des morceaux de papier, des fragments d'images  présélectionnés, j'obtiens une sorte d'image fractale.

 

Ce "bégaiement graphique" permet de suspendre un moment entre la construction et la déconstruction. Cette liberté de conception me convient bien... tout est dit mais tout reste encore possible avec un dernier fragment à ajouter qui viendra tout remettre en question, l'équilibre comme le sens  premier.

Si le collage fige le moment, en amont le découpage est tout aussi important, l'un structure, l'autre arrête le temps.

La galerie "ici on donne des pommes" dans le Vieux Lyon m'a donné carte blanche avec le parvis de la Cathédrale Saint-Jean, un lieu emblématique, une sorte de cour des miracles idéale pour d'imaginaires saynètes à construire au gré des images collectées.

 

Si Freud découpait le subconscient et les futuristes leurs sujets pour leur donner de la vitesse, les collages participent à une démarche similaire entre introspection et  mouvement où des fragments de papier se télescopent et se figent.

 

L'écrivain Guido Ceronetti (le silence des corps) voit le collage comme un succédané du crime où les villes peuvent se disloquer et la population disparaitre sans hémoglobine, il y voit un acte violent sans conséquence. Je partage en partie cette vision apocalyptique, ludique ou excentrique de la métamorphose d'un lieu.

 

La majestueuse façade de la cathédrale de St-Jean est un écrin propice à d'improbables histoires burlesques, esthétiques ou singulières.

 

À la Renaissance,  les cracheurs de feu, saltimbanques, mendiants et marchands venaient sûrement occuper ce parvis. Notre monde d'aujourd'hui, plus réglementé, a lissé et fait disparaitre ces gens chamarrés ou cabossés d'où un plaisir jubilatoire de créer de nouveau un désordre, fut-il de papier, avec  des incohérences, des transgressions fragiles à l'envi ... sous l'œil amusé du Messie.

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